La licence Guy Laroche
Guy Laroche, couture
Quand Guy Laroche lance sa Maison de Haute Couture en 1957, il a un but en tête : libérer le corps des femmes du New Look et leur offrir une élégance « raffinée et discrète », selon ses termes, à la fois confortable et emplie de mystère.
Il rêve de moderniser un savoir-faire ancestral vers une culture de haute couture adaptée à son temps.
Entre ses mains, crêpe de chine et chiffons sont métamorphosés en coupes vaporeuses et pétillantes, à la fois luxueuses et adaptées à un quotidien en mouvement.
Il se fait connaître avec ses coupes subversives aux détails surprenants : une robe fourreau noire à col haut révèle un dos entièrement dénudé, une jupe longue est accompagnée d’une échancrure jusqu’à la taille, une veste de tailleur stricte comporte un dos drapé. Astucieux et précis, Guy Laroche jongle constamment entre minimalisme et séduction.
Ses créations marquent leur époque : l’inventeur de la robe boule impressionne le Women’s Wear Daily par ses « formes amples » alors révolutionnaires : ses « dos surprises » charment sa clientèle; des tricots réversibles et toques renversées pimentent les garde-robes des femmes.
Des pièces telles que la robe-manteau ou la robe-chemise sont devenues parties intégrantes des garde-robes féminines modernes.
Des idées novatrices
En 1966, Guy Laroche lance Guy Laroche Monsieur, une ligne tout aussi émancipatrice qui propose des vestes en flanelle, veste-chemises, et combine costumes de velours côtelé et cols roulés en maille – une révolution masculine.
Les lancements des parfums Fidji en 1966 et Drakkar Noir en 1982, remportent un succès phénoménal : des dizaines de millions de flacons sont vendus en quelques années, et Drakkar Noir continue d’être un best-seller aujourd’hui.
La Maison bat son plein tant au niveau de l’équipe que de la clientèle; alors qu’Azzedine Alaïa et Valentino Garavani se font les dents en tant qu’apprentis dans les ateliers Laroche, les boutiques deviennent des lieux de rencontres pour des actrices telles que Jane Fonda, Faye Dunaway ou encore Mireille Darc, grande adepte de la marque.
Une approche révolutionnaire
Son approche commerciale du métier est également révolutionnaire : il présente des collections beaucoup plus courtes, qu’il présente lui-même à travers le monde. Du Liban au Japon en passant par la Turquie, il cherche à construire des relations personnelles avec ses clients sur chaque continent.
Son imagination pionnière et audacieuse est reconnue par le gouvernement français, qui lui décerne en 1987, le Prix de La Légion d’Honneur.
Quand Guy Laroche disparaît en 1989, la Maison est reprise par plusieurs créateurs tels que Michel Klein, Alber Elbaz, Marcel Marongiu et aujourd’hui Adam Andrascki.
Adam Andrascik nouveau directeur artistique de la maison
Jeune créateur avant-gardiste, il a su convaincre Hendrick Penndorf, président de l’enseigne appartenant au groupe hong-kongais Ycm trading & co.
La première collection d’Adam Andrascik pour Guy Laroche a été présentée lors de la fashion week parisiennne automne-hiver 2015-16 le 4 mars 2015.
Actuellement âgé de 30 ans, Adam Andrascik a fait ses armes au célèbre Fashion Institute of Technology de New-York en 2006, puis par la suite au sein de la Central Saint Martins, haut lieu de la mode londonienne.
En 2010, le styliste est sélectionné lors d’un concours de jeunes talents organisé par le grand magasin londonien Selfridges. Suite à cette distinction, il crée sa propre marque éponyme et présente sa collection à Londres, puis à Paris.
Désormais directeur artistique de Guy Laroche, Adam Andrascik espère apporter une nouvelle énergie créative à la marque. Ce projet s’avère être un véritable défi pour le jeune créateur, qui sera amené à gérer sa propre ligne dans le même temps.